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    DES ENFANTS AU PASSIF

    (Journal du soir)

    Texte de Jacques Mège

    Musique et interprétation Julian Renan

     

     

    Des marins approximatifs

    Mus par la misère et la faim

    Sur de bien fragiles esquifs

    Hissent la voile vers demain

     

    Confiant aux astres leurs désirs

    N’écoutant que leurs espérances

    Ils seront nombreux à mourir

    Dans l’oubli et l’indifférence

     

     

    Dans leurs rêves : des mains tendues.

    Vision d’enfant, vision d’espoir.

    Que poings fermés, espoirs perdus

    Animant le journal du soir

     

     

    Pour quelques humains bien naïfs

    Espérant un pays d’accueil

    Fracassés contre les récifs

    Ils n’en verront jamais le seuil

     

    Et pour des mères portant le deuil

    De marins approximatifs

    Il n’y aura pas de cercueil

    Rien que des enfants, au passif.

     

     

    Pour les médias juste une histoire

    Entre deux crimes et une guerre

    Pour vendre le journal du soir

    Il faut bien faire pleurer les mères


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    SEPTEMBRE

    (Mon mois préféré)

    Texte de Jacques Mège

    Musique et interprétation Julian Renan

     

     

    Le brouillard du matin nous offre une rosée,

    Dernier cadeau d’été aux prés reverdissant,

    Une brume légère descend sur les champs

    Un temps de fin d’été, mon temps préféré

     

    Sur les arbres les feuill’s prennent des tons dorés,

    Glissants du vert au miel, les bois sont jaunissants

    La terre sous les chênes se couvre de glands

    Nous sommes en septembre mon mois préféré

     

    Pont

     

    Quelques fleurs attardées tachent les prés mouillés,

    Les bois sont pleins d’odeurs, apportées par le vent

    Les arbres sont en pleurs au soleil couchant

    C’est le mois de septembre, la fin de l’été

     

    Bien des logis sont clos, leurs jardins désertés,

    Presque mort à leur seuil l’été agonisant

    Et sur un lit de feuilles, se couche le temps

    C’est au mois de septembre  que se meurt l’été

     

    Pont

     

    La soirée nous promet une nouvelle ondée

    Pour le chien à mes pieds peu importe le temps

    En septembre, le chien : il chasse en rêvant

    Septembre est je le crois un mois pour rêver

     

    J’aime les logis clos aux jardins désertés

    Et les odeurs d’humus, les derniers foins coupés

    Quelques fleurs attardées décorent les prés

    Je dis que septembre est mon mois préféré.

     


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  • NOUVEAU DESTIN

    Texte de Jacques Mège

    Musique et interprétation Julian Renan 

     Pour l'écouter cliquez ici :

    http://julianrenan.eklablog.com/nouveau-destin-a57817459

     

    En hissant la grande voile,

    Pour toucher les étoiles

    Chacun peut rêver à sa destinée

     

    En choisissant la graine,

    Celle que l’on sème

    Espérer enfin de beaux lendemains

     

    En quête quotidienne, aujourd’hui et demain

    Vers de nouveaux matins, vers ce jardin d’éden

     

    Ile de lumière, ou rêve d’enfant

    Dans l’or et la poussière

    Crevant le mur du temps

    Ouvrir les frontières, franchir l’océan

    Abattre les barrières dressées entre les gens

     

    Un chant ou un poème

    Dans nos rêves nous mènent

    Aux autres humains des fleurs à la main

     

    Tous les humains espèrent

    Mais l’homme se perd

    Parmi les chemins, lequel est le sien

     

    Faire une grande chaîne, se tenir par la main,

    Que le temps nous amène vers un autre destin

     

    Ile de lumière, ou rêve d’enfant

    Dans l’or et la poussière

    Crevant le mur du temps

    Ouvrir les frontières, franchir l’océan

    Abattre les barrières dressées entre les gens

     

    En quête quotidienne

    De ce jardin d’éden

    Voir enfin ce jour où naitra l’amour

     

    Eclairant les champs,

    Poussé par le vent

    Voir fleurir ce jour les roses du temps

     

    Est-il plus bel emblème qu’un chant ou un poème

    Pour de beaux lendemains, pour un nouveau destin

     

    Ile de lumière, ou rêve d’enfant

    Dans l’or et la poussière

    Crevant le mur du temps

    Ouvrir les frontières, franchir l’océan

    Abattre les barrières dressées entre les gens

     

    Est-il plus bel emblème pour un nouveau destin

    Qu’un chant ou un poème pour de beaux lendemains

     


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  • MÉLUSINE EN MORVAN

    Texte de Jacques Mège

    Musique et interprétation Julian Renan

     

    Dans la lande le soir

    Quand le soleil décline,

    On croit apercevoir

    L’ombre de Mélusine.

    Robe de percaline

    Qu’un léger vent soulève

    Une fée clandestine

    Dans un jour qui s’achève

     

    Et les dieux du Morvan

    Qui sont des plus taquins

    Ont dressé dans les champs

    Des lits ronds fait de foin

     

    Et dans un ciel sans voile

    Cueillant quelques fougères

    Les dieux tissent une toile

    Dont ils drapent la terre

    Et dans cette litière

    chantent les cigales

    Mélusine légère

    Glisse son corps d’opale

     

    Pont

     

    La fée vient de si loin

    Planant avec le vent

    A la saison des foins

    Dans le soleil couchant

    elle s’est endormie

    En ce beau soir de juin

    Et l’herbe comme un lit

    A rassemblé ses brins

     

    Et les dieux du Morvan

    Qui sont des plus taquins

    Ont dressé dans les champs

    Des lits ronds fait de foin

    Ces dieux depuis longtemps

    Que le désir taquine

    Ont dressé dans les champs

    Un lit pour Mélusine

     

    Dans les champs certains soirs

    Quand les ombres s’animent,

    On croit apercevoir

    L’ombre de Mélusine.


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  • Le vieux chêne

    Texte de Jacques Mège

    Musique et interprétation Julian Renan

     

    L’hiver a dévêtu

    Les branches amaigries

    D’un chêne un peu tordu

    Au vieux tronc rabougri

    Le soir l’a revêtu

    De son long manteau gris,

    Tout seul un peu perdu

    Il voit tomber la nuit

     

    Le vieux chêne a bien vécu

    Une très longue et belle vie

    Mais il va être abattu.

    C’est ainsi qu’un chêne fini

     

    Il tenait tête au vent

    Affrontait les tempêtes

    Et il tendait souvent

    Ses branches sur ma tête

    Assoupi à son pied

    Rêvant à Antoinette

    La fille du boulanger

    Et ses jolies baguettes

     

    Le vieux chêne a bien vécu

    Une très longue et belle vie

    Mais il va être abattu.

    C’est ainsi qu’un chêne fini

     

    Les bûcherons sont là

    Les haches et les scies

    Déjà sonne le glas

    Du vieux tronc rabougri

    Le chêne à résisté

    Et puis dans un grand cri

    D’un bloc il est tombé

    C’est la mort d’un ami

     

    Le vieux chêne est abattu

    Mais sa vie est-elle finie ?

    Je n’en suis pas convaincu

    Je crois à une seconde vie

     

    Deux fauteuils, quatre chaises

    Une table, un buffet

    Et pour s’asseoir à l’aise

    Un petit tabouret

    Creuser quelques mortaises

    Des planches assemblées

    Voici qu’ à Dieu ne plaise

    Le chêne est débité

     

    Le vieux chêne est abattu

    Mais sa vie n’est pas finie

    Le vieux chêne a survécu

    Et fait le bois de mon lit


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