ARAGON ET VERLAINE

Le vent mauvais m’entraîne

Sur les pas de Verlaine

L’amour d’Elsa  se fond

Aux rimes d’Aragon 

Pour ces mots qui me viennent

Je demande pardon

Au texte de Verlaine

Et aux vers d’Aragon

Qu’Aragon me pardonne

Si je brûle mes doigts

A ce feu qu’il tisonne

Quand il parle d’Elsa

Aux violons de l’automne

Je voudrais que revienne

La langueur monotone

Des sanglots de Verlaine

Quand le vent me ramène

Aux brumes de l’automne

Quelques notes s’enchaînent

En rondes monotones,

Tout suffocant et même

Lorsque le soir je bois

J’ai bien peur cher Verlaine

Qu’un vent mauvais  me noie

Qu’Aragon me pardonne

Si je brûle mes doigts

A ce feu qu’il tisonne

Quand il parle d’Elsa

Aux violons de l’automne

Je voudrais que revienne

La langueur monotone

Des sanglots de Verlaine

Il n’est pas de pardon

Pour ces mots inventés

Elsa et Aragon

Ne l’ont pas mérité

Si peu de firmament

Et peu de paradis

Pour ces astres filants

Nous parlant de la vie

Qu’Aragon me pardonne

Si je brûle mes doigts

A ce feu qu’il tisonne

Quand il parle d’Elsa

Aux violons de l’automne

Je voudrais que reviennent

La langueur monotone

Des sanglots de Verlaine

Bien sûr je deviens blême,

Et aussi je suffoque

Aux écrits que je sème

Sur une feuille morte

Le vent mauvais m’entraîne

Sur les pas de Verlaine

L’amour d’Elsa  se fond

Dans les mots d’Aragon 

Texte : Jacques Mège

Musique : Julian Renan