• LE BLUES DU CAISSIER DE SUPERMARCHÉ

     

    Texte de Gérard Salert

    http://salertchansons.centerblog.net/

    Musique & interprétation Julian Renan 

     

     

     

     

     

    J' suis attendu comm'  le Messie

     

    Mais avec moi, ya rien d' gratuit:

     

    Il faut payer, raquer sans cesse

     

    Par carte, chèque ou en espèce.

     

    Je n'ai pas le temps de m'asseoir

     

    Que vers moi de suite on se presse

     

    Et bien que je n'sois pas un' star

     

    Je peux sans mal rouler ma caisse

     

     

     

    Venez à votr'  supermarché

    Pour m' rencontrer, je suis caissier.

     

     

    Il faut aller à fond la caisse

     

    En jouant de la scannexpress

     

    Et sans jamais lever la tête

     

    Ya pas le temps d'  conter fleurette.

     

    J'ai beau avoir plein de tickets

     

    Ya jamais d' rencard en échange

     

    Comment trouver de l'intérêt

     

    Quand il n'ya rien qui vous arrange?

     

     

     

    Venez à votr'  supermarché

     

    Vous m'y verrez, je suis caissier.

     

     

    Selon l'affluence et la queue

     

    Les clients sont parfois nerveux

     

    Et mon sourir'  même obligeant

     

    Ne désarm' pas les impatients.

     

    Croyez pas qu'on se coinc'  la bulle

     

    Lorsque l'on fait un prélèv'ment:

     

    Pas d' temps pour les conciliabules

     

    Il n'y a vraiment rien de marrant.

     

     

     

    Venez à votr'  supermarché

     

    Pour me sout'nir, je suis caissier.

     

     

    A voir défiler le tapis,

     

    Et ses produits me rong'nt d'ennui:

     

    C'est vrai qu'on en a vite marre

     

    De scanner tous ces codes barre.

     

    Heureusement, ya des clients

     

    Fidèl's qui vienn'nt assez souvent

     

    Et nous soutienn'nt d'un mot gentil

     

    En racontant un peu d' leur vie.

     

     

     

    Venez à votr'  supermarché

     

    Pour me sout'nir, je suis caissier.

     

    Tout n'va pas comm'  sur des roulettes

     

    Quand les caddies sont trop remplis

     

    Surtout s'il manque une étiquette

     

    Et qu'il faill' rechercher le prix.

     

    On est facil'ment au tapis

     

    Avec c'lui  qui mèn' les produits

     

    Et que sans besoin de s' marrer

     

    On ait tous envie de s' barrer.

     

     

     

    Venez à votr'  supermarché

     

    Pour me sout'nir, je suis caissier.

     


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  • MA VAHINE  
       
    Texte: Gérard Salert  
    Musique & interprétation: Julian Renan  
       
    Pour aborder sur tes côtes  
    Ce n'est pas facile:   
    Tes falaises sont si hautes  
    Qu'il faut être agile.  
    T'es comme une forteresse  
    Toujours bien gardée  
    Contraignant ceux qui te pressent  
    A d'voir s'élever.      
       
    Dessus ton îl', ma vahiné  
    Comm' tu brill's, marquise de mes pensées!  
       
    Pour mouiller à tes rivages  
    C' n'est pas plus aisé:   
    Bien étroits sont les passages  
    De tes voies d'accès.  
    Tes barrièr's sont un diadème  
    Où la mer s'écrème  
    Mais une fois dans ton lagon  
    Mon Dieu, que c'est bon!  
       
    Dessus ton îl', ma vahiné  
    Comm' tu brill's, perle noir' de mes pensées!  
       
       
    Tes barrièr's sont un diadème  
    Où la mer s'écrème  
    Mais une fois dans ton lagon  
    Mon Dieu, que c'est bon!  
    Bercé par l'hukulélé  
    Dans ton beau faré,  
    Mieux que le pied, c'est la palme  
    Que d'frôler ton pagne!  
       
    Dessus ton îl', ma vahiné  
    Comm' tu brill's, d'une belle Société!  
       
    Dessus ton îl', ma vahiné  
    Comm' tu brill's, marquise de mes pensées!  
    Comm' tu brill's, Nuku-Hiva de beauté!

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  •         COMPLAINTE D'UN SAULE
    Texte de Gérard Salert
    Musique de Julian Renan inspirée par une mélodie de Jacques ami de Gérard
    I Il ne me bott'  pas plus que c'la II Si je n'étais pas planté là
    D'avoir le pied dans le ruisseau   Attendant juste quelques cygnes
    Mais je ne le reproche pas    J'aimerais lever haut mes bras
    A Voltair'  ni même à Rousseau.   Pour avoir un'  plus fière ligne.
    Il est jusqu'au beau chant des eaux   J'oserais si j'étais de liège
    Qui me colporte des canards   Chercher Ophélie dans les flots
    Pour qu'en ayant bien plein le dos   Mais de mon bois de gaul'  que n'ai-je
    Je puisse en avoir plus que marre.   A pêcher d'autr'  que des sanglots?
       
    Refrain Mon destin est bien affligeant  
    Pour qu'on me voit pleurer souvent
    Et mes branches comme mes voeux
    Tombent au sol on ne peut mieux.
             
    III C'est vrai que sans rien de vergogne  IV Tous mes espoirs tombent à l'eau
    L'homme taille et rogne ma trogne (1)    Avec mon vert comme à l'amende
    Pour devenir un vrai têtard (1)    Et mon tronc se vêt d'un manteau (3)
    Torturé par ces pér's fouettards.   De cir' , mes feuill's d'un teint de cendre.  
    Je reste donc le bec dans l'eau   Dans ce décor triste à pleurer
    Avec mes larm's de crocodile   On peut me tresser des couronnes 
    Et mon sang même est le terreau (2)   Mais pas d'épin's ou de laurier 
    Qui vous protège des famines.   Avec les rejets que je donne.  
       
    Refrain Mon destin est bien affligeant  
    Pour qu'on me voit pleurer souvent
    Et mes branches comme mes voeux
    Tombent au sol on ne peut mieux
    (1) Un arbre est appelé têtard lorsqu'on a coupé son tronc et ses branches maîtresses  pour qu'il s'y développe des rejets
    (1) Cette technique de taille se dénomme encore "trogne", "truisse", "chapoule" ou "ragosse" selon les régions.
    (2 Le recépage de ces tailles creuse le renflement sommital du tronc qui se creuse et se remplit d'un terreau de bois
    et de feuilles qu'on appelle le "sang de la trogne" et est utilisé pour faire des semis.
    (3) Dès l'automne, les saules se revêtent d'une fine couche qui ressemble à de la cire pour se protéger du froid.


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  • JE N'AI RIEN FAIT

     Texte : Gérard Salert

    Musique: Jean-Pierre Lombard

     

    I                                                          II

     

    Je ne suis pas un descendant                 J'ai juste fondé un ménage

    Des titans aux travaux d'  géant           Avec deux fill's à élever:

    Et pas non plus un fils d'Hercule          Corps et âme bien à l'ouvrage,

    Dont les épreuv’s firent le une,             J'ai travaillé d'arrache pied.

    Je n’suis pas même un d’ces romains  J'ai travaillé forcé, contraint

    Qui ont bâti tout un empire:                Bien acharné dans la besogne

    Je n'ai rien fait de mes deux mains      Mais je n'ai rien fait de mes mains

    Si ce n'est le seul fait d'écrire.              Même en payant de ma personne.

     

    III                                                       IV

     

    Capitaine veillant aux pièces,              J'ai bien été à leur écoute

    J'ai bien tenu de durs emplois.             Guidant leurs rêv’s, ouvrant leurs routes.

    A m'escrimer toujours sans cesse,        Que reste-t'il donc à ce jour

    J'ai travaillé comme un forçat.             Qu’elles convol’nt à leurs amours?

    Il fallait bien gagner son pain              Ma dam’, tu n'as pas l' Saint-Frusquin

    Pour éduquer ses chérubins                 Ou le confort de tes consoeurs:

    Mais qu'ai-je donc fait de mes mains   Je n'ai rien fait de mes deux mains

    Si ce n’est que d’être à leurs soins .     En ne pensant qu'à ton bonheur.

     

    V        

    Je n'ai pas fait de pyramide,

    De cathédrale ou de palais

    Qui soit suffisamment splendide

    Pour satisfaire tous tes souhaits.

    Je n'ai fait qu'apaiser tes craintes

    Sur les dangers des lendemains,

    N'émets pas, mon amour, de plainte

    Si je n'ai rien fait de mes mains.

     


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  •     LA GARDIENNE D'IMMEUBLE
    I Comme  tout's les bignoles II Ya pas que les sorcières
    Moi j'ai b'soin de  savoir   Qui jouent de leur balai
    Ce que font Pierre et Paul   Et le mien, j'en suis fière
    Machin - Chose et Grégoire:   Rend l'immeuble propret.
    Je sais des tas d'histoires   Faut m' voir tenir le manche
    D'amour et de famille   La s'maine et le dimanche:
    Mais n'allez donc pas croire   Pour fair'  briller les chrômes, 
    Que je les éparpille:   J'astique à fond notre home.
    Je tourn' plus de sept fois   Bien penchée sur la rampe
    Ma langue dans la bouche   Je m'aide de la langue,
    Pour tair'  comme il se doit    Et trempée de sueur
    Tout ce qui parait louche.    Les cuivres ont mes faveurs.
    Refrain Je suis bien sûr gardienne
    Mais j'n'ai rien du cerbère
    Pour être plutôt même
    La fée de bien d'affaires.
    III Nul n'est besoin d'aller IV On m'apprécie surtout 
    Au théâtre, au ciné   Pour mes précieux services
    Pour entendre, écouter   Et tout auprès de vous
    Des pièces inventées:   Je remplis mille offices:
    En faisant le ménage   Je remplac' le facteur
    Au palier d'mes étages   En livrant vos paquets
    J'entends des tas de scènes   Et renseigne à toute heure
    Qui sont elles réelles;   En taisant vos secrets.
    J'ai ma cour et ma loge   Plus la pein' d'en douter
    Où j' reçois des éloges   Je suis bien votre aubaine 
    Quand ret'nant mes paroles   Pour qu'en début d'année
    J'excelle dans mon rôle.   J'ai de bonnes étrennes.
    Refrain Je suis bien sûr gardienne
    Mais j'n'ai rien du cerbère
    Pour être plutôt même
    La fée de bien d'affaires.
     

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